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Interview d'Uddhava le mois de Septembre 2021

POURQUOI DIJON?

 

Rasalila Devi Dasi: Pourquoi as-tu choisi Dijon pour t'installer?

Uddhava Das Prabhu: Parce que c'est une ville que je connaissais car je suis né pas très loin et j'ai fait mes études ici. Ayant joint la voie de la bhakti à Dole, à l'époque, il y avait un ashram et quand Dole s'est effondré on pourrait dire, quand ce n'était plus un ashram, avec un dévot nous sommes venus à Dijon et avions loués un appartement, on avait fait une sorte de mini-ashram avec un dévot qui s'appelait Krsna-Kumara Das (un canadien), il vit au Canada, et c'est d'ailleurs là que Radhannath Prabhu a joint à travers ce petit appartement-ashram, ça a duré deux ans. C'était sympa. Il y avait Sunanda Das qui est à Bordeaux maintenant qui a joint par ce petit centre-là. Finalement je suis allé vivre à la Nouvelle Mayapur, donc on a fermé le petit ashram, au moment où on a voulu partir pour des raisons qui resteront mystérieuses pour cette interview, quand on est parti de la Nouvelle Mayapur, on cherchait une ville pour créer un lieu comme le Shanti, et Dijon ça nous parurent assez évident parce que je connaissais déjà et c'est une ville qui a la taille parfaite, c'est-à-dire c'est une ville étudiante, elle est assez dynamique, en même temps elle est petite, donc tout le monde se connaît un peu, il y a un grand milieu alternatif très actif, il y a la nature qui est vraiment aux portes de la ville donc je savais qu'il y aurait une possibilité de créer un petit ashram à l'extérieur de Dijon sans que ce soit trop loin pour les gens. En plus de cela, c'est une ville assez ''riche'' matériellement parlant pour pouvoir créer un lieu pour se maintenir, en l’occurrence un restaurant parce qu'il y a quand même des régions en France ou des villes un peu sinistrés. En plus Dijon est assez central, ça nous permet d'aller assez facilement en Belgique, en Allemagne, en Suisse. C'est un peu une ville carrefour car on peut descendre dans le sud ou alors aller sur Paris, à ce niveau-là, c'est une ville assez centrale, après ce sont les raisons extérieures, sans doute c'était le désir de Sri Guru ou de Krsna de créer quelque chose sur Dijon, je ne sais pas.

 

PREMIER PAS ET HISTORIQUE DU SHANTI

 

Rasalila Devi Dasi: Comment t’es venu l'inspiration d’ouvrir un restaurant végétarien-végan à Dijon?

Uddhava Das: Cela s'est fait assez naturellement. Alors tout au début le Shanti, a ouvert ses portes il y a quasiment 19 ans, donc c'est dans la 19e année là maintenant, on voulait ouvrir un lieu qui n'était pas spécialement restaurant au début. Il n’y avait pas de restauration, mais on voulait vraiment un lieu qui soit un endroit où les gens peuvent exprimer complètement et librement leur vie intérieure et la partager, mais pour cela, il faut quand même payer le loyer, payer toutes les charges. Il fallait quand même qu'il y ait un côté commerce qui se monte. Donc on a commencé simplement avec des lassis, des jus de fruits et du thé. Le souci est qu'au départ, tu étais peut-être un peu jeune pour t’en souvenir mais les gens fumaient des cigarettes dans les lieux publics, dans les bars et dans les restaurants, c'était quelque chose de complètement normal, mais nous voulions un lieu sans alcool. On s’est dit que si on fait un lieu sans alcool et en plus interdit aux cigarettes, ça va juste être impossible de survivre. Donc on a décidé par l'inspiration de notre ami Saranga qui avait un Shanti à Toulouse, le mula-Shanti (le restaurant-racine), c’était à Toulouse. C’est Saranga qui a ouvert ce restaurant peut-être un bar à narguilé, du coup, on en a ouvert un ici ce qui nous permettait de dire aux gens: ‘’on ne peut pas fumer de cigarette parce qu’il y a des narguilés si vous voulez fumer, c'est le narguilé.’’ Au moins la fumée de narguilé est plus agréable, ça sent le fruit, ça sent la mangue, ça sent la pomme, la menthe, la banane, etc. Donc on a commencé comme ça, avec le narguilé ici au Shanti, c'était un lieu, c'était devenu un haut lieu de la Hippie-classe des babacools, ici au Shanti. Il y eut beaucoup d'échanges philosophiques, beaucoup de gens qui étaient en quête d'Absolu. Donc cela a duré quelques années. Jusqu'au moment où il y a eu les lois anti-tabac, donc là, nous avons dû arrêter le narguilé, et là nous sommes revenus aux mêmes problèmes du départ, vendre que du thé et du jus de fruits, on n’allait pas survivre, on ne pourrait pas vivre. Du coup, on a rajouté la restauration, on a développé tout un côté du Shanti: Restauration Végan ou Végétarienne. Et on a vraiment gardé une salle avec des tapis où les gens se déchaussent, des coussins, où là c'est plus le coin ‘’Salon de Thé-Boisson, on a développé ce que l'on avait pas au départ. 

 

HUMEUR ET PROGRAMMES DU SHANTI - LES CAVEAUX

 

On a aménagé le caveau et on a fait un lieu où il y a des cours de yoga, des soirées méditations, des soirées Kirtans quand il y a des Sadhus qui passent et des Hari-Kathas, des lamas-bouddhistes, on a aussi des rencontres interreligieuses, des café-philos, des cercles de femmes, des ateliers de développements personnels. En gros, nous proposons l'idée que le Shanti est un lieu d'exploration de notre monde intérieur, d'introspection. Les gens doivent se sentir libres d'exprimer ce qu'ils vivent sans se faire prêcher ni juger. Au moment où l'on commence à faire la morale aux gens, ou de les prêcher, ils se sauvent en courant, et en plus ce n'est pas du tout notre approche du partage, donc tout le monde peut venir vraiment partager leur expériences et, donc voilà ça se passe plutôt bien. Pas mal de gens ont été intéressés par la voie Gaudiya-Vaisnava au travers des choses que l'on proposait et qui sont arrivées par une méditation ‘’en pleine conscience’’ par exemple, qui finalement rencontrèrent un Sadhu qui passait par là et, maintenant sont devenus de super Vaisnavas ou Vaisnavis. Donc voilà, c’est un petit peu notre approche à Dijon, en tout cas du Shanti, de proposer un lieu où vraiment expérimenter différentes voies qui ont été données à l'humanité pour explorer notre monde intérieur et se connecter à l'Absolu, à Dieu. Après les gens sont libres d'approfondir telles ou telles voies et tels ou tels aspects qui les inspirent, donc cela se passe au caveau. Parce qu'au départ, on avait pas de caveau, il existait déjà, c'était une cave voûtée qui n'avait pas été ouverte depuis au moins 150 ans je pense et, quand on a eu la chance de pouvoir acheter les murs, au début on les louaient, on ne voulait pas faire de gros travaux, mais quand on a pu acheter les murs, au début on se disait: ‘’on le fait avec notre petit groupe de Kirtan de l'époque, de bhajans’’. Tous les matins et tous les weekends, on était tels des mineurs à descendre à la cave, à creuser, on a mis plus d'un an je pense à aménager ce caveau parce qu'il y avait beaucoup beaucoup de travail.

Rasalila Devi Dasi: Le caveau n'était pas comme ça au début? 

Uddhava Das: Non, non! Il n'y avait même pas d'escaliers, Il fallait rentrer par la cour, le caveau était rempli de terre, il fallait creuser sur au moins 50 cm, c'était de la terre battue par terre, le plafond n'était pas assez haut. C'était un truc plein de toiles d'araignées et c'était tout humide.    

Rasalila Devi Dasi: Tu as pris des photos?

Uddhava Das: Alors, peut-être j’ai encore des photos je ne sais pas, mais en tout cas c'était un travail de titans, mais c'était un super service parce qu’on savait que ça allait aboutir. C'est un petit peu comme le Shanti, pour moi c'est aussi une personne, une personne maintenant qui est adolescente, qui a 19 ans et qui a son côté qu'il va montrer au public, le rez-de-chaussée, et après en faisant le caveau, on savait qu'on créerait un petit peu l'âme du Shanti. L'inconscient du Shanti où les gens descendent dans le caveau pour aller explorer leur propre inconscient et donc c'était un peu un super service pour notre sanga de créer cela. Maintenant, c'est devenu un lieu incontournable. 

Rasalila Devi Dasi: Il y a une porte du caveau qui donne sur la cour?

Uddhava Das: Oui, il y a une porte mais qui mène d’abord à un deuxième caveau où il y a notre stock de nourriture, on rentrait par le caveau-stock et cela allait jusqu'au caveau qui est maintenant la salle d'exploration des consciences.

Rasalila Devi Dasi: Le caveau-stock est moins grand que celui que vous vous servez pour les conférences?

Uddhava Das: Oui, il est un petit peu moins grand, et celui-ci on l'a aménagé cette année, Il n'était pas du tout aménagé, je ne sais pas si c'est intéressant pour l'interview, mais au début avec le Shanti, quand on l’a acheté, il y avait le caveau tel qu'il est actuellement.  Mais les autres caveaux  appartenaient à des appartements qui sont au-dessus, donc on les a rachetés un par un. Cette année pendant le confinement nous avons aménagé le caveau-stock.

 

POPULATION DE LA RUE CENTRALE

 

Rasalila Devi Dasi: Comment as-tu pu avoir cet emplacement au centre-ville? 

Uddhava Das: C'était une grâce divine! L'avantage est que je connaissais Dijon, donc je connaissais le quartier où il fallait que ce soit installé le Shanti, rue Berbisey est un peu la rue de la soif, c'est un peu la rue culte de Dijon qui est d'ailleurs une commune libre officiellement, cette rue n'appartient pas à Dijon, elle est censée être gérée indépendamment, ce n’est plus comme ça malheureusement mais sur le papier c'est comme ça en tout cas et, dans l'esprit c'est comme ça, ceux qui connaissent Dijon c'est la rue très cosmopolite ou très populaire, c'est hyper intéressant, il y a une certaine population la journée et il y a un autre type de population la nuit, c'est hyper intéressant. C'est un quartier de restaurants et c'est là qu'il y avait la Résistance aussi pendant la guerre parce que c’est plein de mini rue. Quand tu entres par la porte de la copropriété à côté du Shanti, tu as une rue cachée qui fait 200 m de long et pleine de souterrains. Donc c'est un quartier parfait pour nous, on a cherché et on a trouvé ça. 

 

TRAVAUX ET AMÉNAGEMENT DU SHANTI

 

Avant c'était un magasin d'informatique imagines-toi qu'il a fallu aménager les choses, quand j'ai regardé ce qu'il fallait faire je me suis dit qu'il fallait 3 mois pour faire tous les travaux, sauf qu'au bout de 3 mois, j'avais à peine casser, je commençais à faire ça et il fallait quand même payer les loyers. Il y avait aussi un dévot venu m'aider tout au début qui s'appelait Camel, je pense qu'il est toujours parmi les dévots mais nous avions une approche spirituelle différente, finalement au bout d'un mois on a réalisé que l'on ne pouvait pas coopérer. Heureusement, il y a eu Radhanath Prabhu, ce fameux dévot qui s'appelait Raph qui avait joint dans le premier ashram que l'on avait en ville. Du coup, nous l'avions retrouvé quand on s'est installé à Dijon, il m'a bien aidé. En 6 mois, on avait tout fini, faire la cuisine, les toilettes, la plomberie, les plafonds coupe-feu, la déco,  etc. Et puis voilà c'était parti.

Rasalila Devi Dasi: (En regardant le mur en pierre du Shanti bien apparent, je me suis demandée si c'était d'origine) Les pierres étaient apparentes ou non? 

Uddhava Das: Non elles n'étaient pas apparentes. Tu vois au sol? il y a un décalage par rapport au mur, le mur arrivait là, donc on a enlevé le placo et même sur le mur il y avait du plâtre. Et c'est un grattant le plâtre qu'on a vu ‘’Oh purée il y a des pierres derrière’’ On a tout remis à nu et on a refait tous les joints, on a passé des câbles électriques dedans, ça ne se voit pas parce qu'ils sont à l'intérieur des joints. On a trouvé une cheminée parce qu'avant, là où il y a Ganesh, on a vu que c’était des briques on s’est dit ‘’c'est bizarre, il y a anguille sous roche’’, on a prit la  masse et PAF, on a tout cassé, il y avait de la suie qui est tombée, c'était tout noir, c'était une ancienne cheminée. De là, nous avons fait la hotte de la cuisine. On a fait un petit hôtel, une petite niche pour Ganesh. Et là, je ne sais pas si tu veux mettre des photos sur ton site mais là, il y a des beaux dessins de Radha comme à Vrndavana (il me montre des dessins avec le mot Radha qui est peint en sanskrit dans un cercle) et qui viennent d'être peint il y a quelques mois pendant le confinement par Ananta-Nitai Prabhu, qui est un dévot espagnol qui vit une partie de l'année dans notre ashram, notre Gokul éco ashram à Plombières-lès-Dijon, c'est un artiste qui nous a fait des Sri Radha comme sur les arbres à Vrndavana.

 

L’AMBIANCE DU SHANTI

 

Rasalila Devi Dasi: Il est doué!!

Uddhava Das: Oui, il est très doué. Et là comme tu peux le voir, l'idée du  Shanti, quand les gens rentrent, ils sont propulsés dans une autre dimension à travers les couleurs, on a vraiment essayé d'étudier les couleurs, les odeurs, mais aussi la musique. Comme tu peux le voir, on passe tout le temps Srila Prabhupada. Parce que l’on a remarqué que son style de bhajan est très apaisant pour le mental, il existe des beaux kirtans dans notre tradition très jolis évidemment mais ils ne peuvent pas aller dans un lieu public. Car ça commence doucement et puis ça finit BAH BAH BAH, ça hurle de partout. C'est sympa quand on est dans le kirtan et qu'on danse mais pour les gens qui écoutent ce n’est pas très bien, À la rigueur quelqu'un qui écoute d'un bout à l'autre du kirtan, s'assoit et s'absorbe dedans ça va, Mais quelqu'un qui rentre dans le Shanti au moment où il y a le pic, Il va se demander ce qu'il se passe. Alors que Srila Prabhupada, c'est très hypnotique un petit peu, les gens sont apaisés complètement et bien sûr c'est la voix d'un pur dévot, un suddha-bhakta donc ça pénètre sans doute dans le cœur des personnes qui écoutent. 

Donc c'est vraiment important l'atmosphère car on ne veut pas un lieu impersonnel où les gens viennent juste manger. L'idée c'est que les gens arrivent, laissent à la porte leurs problèmes et leurs préoccupations, Ils viennent là et sentent qu'ils sont propulsés dans un autre monde. Toutes les discussions qui ont lieu ici sont souvent des discussions introspectives sur le but de la vie, tout ça crée une sorte d’âme du Shanti qui pousse les gens même qui ne sont pas spécialement dans une démarche spirituelle mais à au moins expérimenter une paix de l'esprit, qu’ils puissent repartir du Shanti détendus. C'est un des slogans du Shanti ‘’food for spirit’’, ça veut dire ‘’la nourriture pour l'esprit’’, le Shanti n'est pas un endroit où l’on peut que manger pour le corps mais il faut que ce soit aussi une nourriture pour l'esprit c'est important. C'est devenu un lieu social. Il y a aussi beaucoup de gens qui ne viennent pas pour manger, il y en a qui viennent, qui s'assoient, qui prennent une tisane, qui discutent, qui lisent, on a une bibliothèque avec des livres spirituels et souvent spontanément il y a des discussions qui démarrent, des gens qui se rencontrent,  il y a aussi beaucoup de voyageurs qui passent, parce qu’au fur et à mesure des années, on a été mis forcément sur les livres de voyage et sur les sites de voyage. Donc, il y a beaucoup de gens qui s'y arrêtent, d'autant plus que l'on est ouvert de midi à minuit en non stop, ils peuvent venir en milieu d'après-midi comme ça ils peuvent manger et aussi boire. On donne aussi beaucoup de conseils aux gens de passage sur les lieux à visiter aux alentours surtout dans la nature, des lieux un petit peu cachés.

 

POURQUOI LE NOM ‘’SHANTI?’’

 

Rasalila Devi Dasi: Pourquoi as-tu choisi ce nom ‘’le Shanti’’?

Uddhava Das: Déjà parce qu'à Toulouse, c'était le Shanti. Au début, je ne voulais pas prendre ce nom-là, je pensais que ça ne ferait pas plaisir à la personne qui avait déjà ce restaurant. Mais c'est Saranga qui m'a dit «Pourquoi tu ne l'appelles pas le ‘’Shanti’’? Comme ça les gens savent, s'ils connaissent le Shanti de Toulouse et qu'ils viennent à Dijon comme ça ils savent ‘’tiens c’est le Shanti,’’, ils savent que ce sera la même ambiance’’. Et c’est vrai parce que ‘’Om Shanti’’ est très universel. Beaucoup de gens connaissent ce mot-là, c'est la Déesse de la paix, c'est le symbole de la paix. On est quand même à une époque où l'on a besoin de paix de l'esprit, c'est assez universel ‘’Shanti’’, ‘’Shalom’’, ‘’Salam’’, ça veut dire ''salut'' Ça sonne bien le mot Shanti, c'est plus facile à dire que d'autres mots.

 

PUBS OU PAS PUBS?

                      

Rasalila Devi Dasi: Comment as-tu fait pour faire de la publicité la première fois?

Uddhava Das: On ne fait jamais de pubs, ça se fait tout par bouche-à-oreille, Après on faisait des pubs quand on a lancé les café-philos, les cafés Théos, à l'époque, il n'y avait pas trop d’internet, ce n'était pas beaucoup développé, on faisait beaucoup d'affichage sauvage, c'est-à-dire on imprimait: ‘’Cette semaine: Café théologie sur ce sujet ‘’Dieu est-il responsable de la souffrance des hommes’’ ’’ On imprimait et je me rappelle 2 fois par semaine, on collait des flyers dans tout Dijon.

Mais maintenant, on fait tous par les réseaux sociaux, on a une page Facebook, https://www.facebook.com/profile.php? si on a un atelier ou une conférence, on le met sur la page, dès que l'on sort un nouveau veggie-burger, on le met sur Facebook, on n’a plus besoin de faire des efforts physiques on va dire. Vu que c'est une petite ville, tout le monde se connaît, le bouche-à-oreille marche bien, il n'y a pas trop besoin de faire de pubs.

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